MAMI SARGASSA

Un rituel éco-féministe décolonial

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Le Projet
Un corps traversé par une expérience limite

Dans la série Ensargasse-moi, j’ensevelis mon corps de femme dans des sargasses, sortes d’algues envahissantes, dévastatrices de l’écosystème et du littoral marin ici, venant du Brésil. Algues qui dégagent des gaz toxiques aussi. J’ai cherché instinctivement à m’ensevelir ; à faire des sargasses une deuxième peau, de sorcière, pour renaître autrement, différente, changée. Créer un rituel, un acte magique pour moi.

Pendant ces actions, j’ai ressenti un apaisement, une résurgence. Surtout au contact de ce foisonnement d’insectes qui me démangeaient la peau. Aussi au contact du sel, du sable, de l’eau, du soleil, de la terre, sur mon enveloppe peau. Tout glisse dessus. Je me recrée de nouvelles peaux.

Des « moi peaux », animale, végétale, minérale, océanique, aquatique, terrienne, etc. C’est jouissif dans ce contact, ce toucher avec le vivant et se sentir vivante en dessous, se sentir respirer, battre son cœur à travers toutes ces espèces vivantes. En partage d’une intimité avec des déités. C’est transcendant ce moment-là. Comme une forme de dépassement.”

Le Projet
Mami Sargassa : une vidéo d’art

Cette vidéo d’art est un conte caribéen futuriste, qu’Annabel Guérédrat a créé en juin 2021 après deux résidences à Holdex en Martinique (HOMO SARGASSUM) et à la Cité Internationale des arts, à Paris, alors qu’elle était lauréate du programme ONDES. Nous sommes en 2083. La Martinique n’existe plus. Seules des sargasses ont survécu à des siècles de colonisation et de contamination. Lorsque Mami Sargassa s’ensevelit dans l’une des algues les plus toxiques qui envahit le littoral de l’arc antillais, la sargasse, elle s’intoxifie de métaux lourds, d’arsenic inorganique, elle se contamine et en même temps elle prend à bras le corps cette algue pour la faire sienne, pour l’invaginer, pour baiser avec et la coloniser à son tour. Elle défend la vie, contre la morbidité coloniale, néolibérale.

13 minutes (durée)
*MamiSargassa

This art video is a futuristic Caribbean tale, which Annabel Guérédrat created in June 2021 after two residencies in Holdex in Martinique (HOMO SARGASSUM) and at the Cité Internationale des Arts, in Paris, while she was a laureate of the ONDES program. The year is 2083. Martinique no longer exists. Only sargassum has survived centuries of colonization and contamination. When Mami Sargassa gets buried in one of the most toxic algae that invades the coast of the Caribbean arc, sargassum, she becomes intoxicated with heavy metals, inorganic arsenic, she contaminates herself and at the same time she takes this algae to make it her own, to invaginate it, to fuck with it and colonize it in turn. It defends life, against colonial, neoliberal morbidity.

13 minutes (duration)
Cité Internationale des Arts, 23 juin 2021

Voix mêlées Gwladys Gambie & Annabel Guérédrat – traduction du conte en créole par Nicolas Nelzi & Gwladys Gambie

Technique & presse
  • Auteurs:Annabel Guérédrat
  • Contexte: FIAP & Labo Perf 972
  • date de création:2017
  • Type d'œuvre:vidéo d'art
  • durée: 60 min
  • Conception et performance: Annabel Guérédrat
Série de performances in situ réalisées dans le cadre du laboratoire d’art performance à la Savane des Pétrifications.